Récemment il y a un challenge qui a vu le jour. C’est le « Vogue Challenge ». Un challenge qui est devenu très populaire sur les réseaux sociaux en très peu de temps.
Le principe de ce challenge est de faire la Une du célèbre magazine Vogue avec ses propres photos. Chaque personne peut donc avec un logiciel de montage faire la Une de ce magazine et le mettre sur TikTok Instagram ou Twitter.
Le but : mettre en avant la diversité et montrer que la beauté est plurielle.
Apparu à l’origine sur le réseau TikTok, il a ensuite envahi Twitter et Instagram avec, au total, plus d’un million de posts dédiés, toutes plateformes confondues.
Si de prime abord ce challenge semble le bienvenu, en particulier par rapport aux récentes actualités et par rapport à ce que nous vivons dans la communauté noire en ce moment, ce challenge n’est en fait pas si bienvenu que ça.
En effet, c’est pour dénoncer le manque de diversité dans la Une de ce magazine et plus largement dans la presse mode que ce challenge a vu le jour.
Anna Wintour (rédactrice en chef et directrice artistique de Vogue US et directrice des contenus de Vogue à l’international) a récemment été critiquée pour le manque d’inclusivité du magazine.
Et il faut le dire. Chez Vogue, peu d’employés sont noirs et peu de Unes représentent des personnes noires.
Face au buzz suscité par le #VogueChallenge, Anna Wintour s’est excusée dans une lettre relayée par le site Page Six :
« Je veux commencer par exprimer mon empathie à l’égard de ce que tant d’entre vous vivent, à savoir la tristesse, la souffrance et la colère. Je sais que la souffrance, la violence, et l’injustice dont nous parlons existe depuis longtemps. Il est grand temps de le reconnaître et d’agir. »
« Je veux dire clairement que je sais que Vogue n’a pas trouvé suffisamment de moyens d’élever et de donner de l’espace aux éditeurs, écrivains, photographes, designers et autres créateurs noirs. Nous avons également fait des erreurs en publiant des images ou des histoires blessantes ou intolérantes. J’assume l’entière responsabilité de ces erreurs. »
« C’est un moment historique et déchirant pour notre pays et ce devrait être un moment d’écoute, de réflexion et d’humilité pour ceux d’entre nous qui occupent des postes de privilège et d’autorité. Ce doit aussi être un temps d’action et d’engagements. Au niveau de l’entreprise, un travail est fait pour soutenir les organisations de manière réelle. Ces actions seront annoncées dès que possible. »
Une lettre d’excuse qui survient trop tard pour certains membres de la communauté Noire et qui, pour le montrer, ont décidé de boycotter ce challenge et de créer le leurs.
En effet, certains pensent que c’est seulement quand les choses deviennent critiques que Vogue décide de se réveiller. Certains se demandent pourquoi il a fallu attendre que le mouvement Black Lives Matter soit mis au devant de la scène suite à la mort de George Floyd pour que les grandes entreprises comme Vogue se questionnent sur les tensions raciales et les discriminations que subissent les « minorités » en entreprise.
Ils ont donc voulu faire leur propre challenge avec le même principe, c’est-à-dire célébrer la beauté noire et montrer que la beauté noire est plurielle. Tout cela avec des magazines afros tenus par des afros et/ou qui célèbrent la beauté noire et métisse dans la Une de leurs magazines tels que @essence @crwnmag, @creolamag et bien d’autres.
Dans la continuité du #ConsommerNoir #BuyBlack #JeconsommeNoir ou #SupportBlackBusiness, cet hommage à NOS magazines à travers ce challenge revisité nous fait réaliser que ce sont ces magazines-là que nous devons mettre en avant et à qui nous devons donner de la force.
Ce challenge le démontre. Nous n’avons pas besoin que Vogue soit plus inclusif. Nous n’avons pas besoin de quémander une place chez eux.
Nous devons plutôt supporter NOS magazines. Ceux qui mettent en avant la beauté Noire ou la beauté de la diversité sans qu’on ne leur demande.
C’est pourquoi nous avons sélectionné quelques Unes de magazines afros créées par les internautes pour contrer ce fameux #VogueChallenge.
Prêt à les contempler ? C’est parti !