la rédaction
Nous avons choisi de traiter deux sujets dont peu de médias parlent. Voici deux phénomènes sanitaires qui s’en prennent aux Antilles.
1#Les sargasses
Les sargasses, ces algues brunes aux émanations toxiques, envahissent le littoral antillais, avec un impact sur le tourisme et le quotidien des riverains.
Depuis février 2018, ces algues brunes, dont l’origine reste incertaine, arrivent en masse sur les côtes de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, et même de Guyane.
Ces algues brunes sont toxiques et nauséabondes. Elles dégagent, en séchant, de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements.
Ce n’est pas la première fois que ces algues envahissent le littoral antillais depuis leur apparition massive, en 2011. Mais le phénomène n’a « jamais été aussi important que cette année »
Depuis le 27 avril, 7.750 tonnes de sargasses ont été ramassées dans l’île de la Martinique.
Partout, sur des kilomètres de rivages, des algues brunâtres empoisonnent l’air, entrainant des interdictions de baignades sur de nombreuses plages, mais aussi des fermetures de classes.
Sur le plan économique, elles pénalisent le secteur du tourisme, les activités de pêche et de l’aquaculture. Ce qui engendre un manque à gagner important.
Les sargasses ont également un impact majeur sur l’écosystème : poissons asphyxiés, mort de tortues pendant la période de ponte, destruction intégrale du récif corallien.
Deux hypothèses à la prolifération sont privilégiées par les scientifiques :
- Les transports maritimes de plus en plus fréquents dans la zone caribéenne,
- Et la déforestation de l’Amazonie.
#2 Le chlordécone
Le chlordécone est un pesticide ultra-toxique, utilisé massivement dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique pendant plus de vingt ans à partir de 1972 pour lutter contre le charançon de la banane, un insecte qui détruisait les cultures.
Ce pesticide a contaminé sols, rivières, bétail, poissons, crustacés, légumes-racines… et la population elle-même.
La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont contaminés par ce pesticide.
Le chlordécone est un perturbateur endocrinien reconnu comme neurotoxique, qui peut altérer la fertilité, et est cancérogène.
Il a également des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons.
Il augmente le risque de prématurité.
Et le cancer de la prostate est deux fois plus fréquent et grave pour les antillais. La Martinique détient le record du monde du cancer de la prostate !
L’intoxication se fait essentiellement par voie alimentaire.
Interdit aux Etats-Unis dès 1976, le chlordécone n’a été officiellement interdit dans les Antilles françaises qu’en 1993.
Mais les Antilles restent contaminées pour des siècles, car la molécule est très persistante dans l’environnement.
300 tonnes de chlordécone ont été déversés en Martinique et en Guadeloupe pendant 20 ans.
Cela peut donc durer jusqu’à sept cents ans.
La banane est très importante aux Antilles françaises. L’économie antillaise dépend grandement de cette filière qui emploie environ 10 000 personnes. Elle est un maillon essentiel du fonctionnement de l’économie antillaise.
Ce sont surtout les békés, les blancs descendant des colons, qui en profite. Ils détiennent ces filières et les terres où les bananes se développent.
Agissant comme de vrais lobbys, ils ont défendu cet empire agricole à l’aide de dérogations et autorisations officielles pour continuer à utiliser le chlordécone.
Durant les années 2000, cette affaire a été dénoncée par des écrivains ou encore les grands médias français.
Pourtant, depuis toutes ces années, l’État français, n’a clairement pas pris en considération la gravité du problème et l’a même laissé se propager avec la complicité du lobby bananier.
Plusieurs rapports ont été publiés sur les dégâts engendrés par le chlordécone mais ils ont été minimisés.
L’État a fait en sorte d’en dire le moins possible. Cela prouve que les autorités gouvernementales étaient au courant depuis le début.
A cause du chlordécone, les antillais font face à une lente agonie, dont personne ne se soucie !
