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3 Stéréotypes raciaux sur les femmes Noires qui doivent cesser

3 stéréotypes raciaux sur les femmes noires qui doivent cesser copie

Est-ce que toi aussi tu as remarqué que dans les médias mainstream et dans la culture pop les femmes Noires sont souvent représentées de façons très stéréotypées ?

Le pire c’est que les médias mainstream sont des médias de masse qui influencent un grand nombre de personnes et qui reflètent et façonnent les courants de pensée dominants.

De même, « la Culture Populaire, la Pop Culture ou encore la Culture Pop est généralement reconnue comme un ensemble de pratiques, de croyances et d’objets qui sont dominants ou omniprésents dans une société à un moment donné. La Culture Populaire englobe également les activités et les sentiments produits par l’interaction avec ces objets dominants. Fortement influencé par les médias de masse, ce recueil d’idées imprègne le quotidien de la société. Par conséquent, la Culture Pop a une façon d’influencer les attitudes d’un individu à l’égard de certains sujets.
Les catégories les plus courantes de la Culture Pop sont : le divertissement (les films, la musique, la télévision et les jeux vidéo), les sports, les nouvelles (les news people), la politique, la mode et les vêtements, la technologie et l’argot. » (source : eklecty-city.fr)

 Les médias mainstream et la culture populaire influencent et façonnent donc les courants de pensées des populations.

Ce qui veut dire qu’indirectement, dans l’esprit des gens, si les femmes Noires sont représentées à la télé comme étant par exemple des femmes insolentes qui ont toujours quelque chose à redire sur tout, ou comme des femmes hyper-sexualisées à la limite de la prostitution, ou encore comme des bonnes grosses femmes Noires serviables, c’est que dans la vraie vie, elles se comportent vraiment telles quelles et c’est ce qu’elles sont assurément.

Quoi qu’il en soit, ces stéréotypes ne sortent pas de nulle part. Et dans cet article, c’est ce que nous allons te montrer.

La culture américaine ayant un impact considérable dans le monde, c’est donc sur celle-ci que nous allons nous appuyer principalement pour démontrer l’origine des stéréotypes véhiculés sur les femmes Noires à la télévision. Cependant, tu verras qu’il y aura des exemples sur la France également.

1# La femme Noire sauvage et hyper-sexualisée

La représentation des femmes Noires comme érotiques par nature est un stéréotype durable. Elles sont définies comme séduisantes, tentantes, mondaines et obscènes.

Historiquement, les femmes Blanches, étaient décrites comme des modèles de respect de soi, de maîtrise de soi, de modestie et de pureté sexuelle.

Tandis que les femmes Noires étaient souvent décrites comme des femmes sauvages, voire prédatrices. Cette représentation des femmes Noires est signifiée par le nom « Jezebel ».

Depuis le début des années 1630 jusqu’à nos jours, les femmes Noires américaines, du teint le plus clair au teint le plus foncé, ont été sexuellement objectivées par la société américaine dans son ensemble.

À l’époque de l’esclavage, de nombreuses femmes Noires vendues à des fins de prostitution étaient des mulâtres (terme « péjoratif » employé pour qualifier un individu qui est moitié Blanc et moitié Noir. Une personne « mulâtre » est considérée comme Noire à la peau claire aux USA). De plus, les femmes Noires à la peau claire/mulâtres nées libres devenaient parfois les concubines volontaires de riches hommes Blancs du Sud. Ce système impliquait un arrangement formel pour le client Blanc qui devait soutenir financièrement la femme Noire et ses enfants en échange de ses services sexuels à long terme. Les hommes Blancs rencontraient souvent les femmes Noires dans les « Quadroon Balls », un marché du sexe de luxe.

Toutefois, la croyance que les Noirs sont sexuellement obscènes est antérieure à l’institution de l’esclavage en Amérique. Les voyageurs européens qui se sont rendus en Afrique ont trouvé des indigènes peu vêtus. Cette semi nudité a été interprétée à tort comme une obscénité. Les européens Blancs, enfermés dans l’ethnocentrisme racial du 17e siècle, voyaient dans la polygamie africaine et les danses ethniques la preuve de la luxure sexuelle incontrôlée des africains. Les européens étaient fascinés par la sexualité africaine.

Certains hommes européens reconnus comme William Bosman et William Smith ont décrit les femmes Noires de la côte guinéenne comme étant « fougueuses » et « tellement plus chaudes que les hommes ». Ainsi que les femmes africaines comme étant des « dames au caractère chaud » qui « inventent continuellement des stratagèmes pour gagner un amant ». La genèse des archétypes sexuels anti-noirs a émergé des écrits de ces hommes et d’autres européens : l’homme Noir comme brute et violeur potentiel ; la femme Noire, comme une pute Jezebel.

Les colons anglais ont utilisé ce stéréotype et d’autres similaires pour justifier le viol des femmes Noires. Les Blancs ont utilisé des idéologies racistes et sexistes pour affirmer qu’ils étaient seuls civilisés et rationnels, tandis que les Noirs et autres personnes non blanches étaient barbares et méritaient d’être soumises.

Le stéréotype « Jezebel » a été utilisé pendant l’esclavage comme un moyen de normaliser des relations sexuelles entre hommes Blancs et femmes Noires, en particulier les unions sexuelles impliquant des esclavagistes et des esclaves. La Jezebel a été dépeinte comme une femme Noire avec un appétit insatiable pour le sexe. Elle n’était pas satisfaite des hommes Noirs. On prétendait que la femme « Jezebel », à l’ère de l’esclavage, désirait des relations sexuelles avec des hommes Blancs. Par conséquent, les hommes Blancs n’avaient pas besoin de violer les femmes Noires. De plus, les femmes esclaves étaient des biens. Ce qui impliquait que légalement, elles ne pouvaient pas être violées. Ajoutons à cela que souvent, les esclavagistes offraient des cadeaux ou des promesses de travail réduit si les femmes esclaves consentaient à des relations sexuelles. Et une esclave qui refusait les avances sexuelles de son esclavagiste risquait d’être vendue, battue, violée et de voir son « mari » ou ses enfants vendus. C’est ainsi que de nombreuses femmes esclaves ont concédé des relations sexuelles avec des Blancs, renforçant ainsi la conviction que les femmes Noires étaient lubriques et disponibles.

L’idée que les femmes Noires étaient naturellement et inévitablement sexuellement ouverte a été renforcée par plusieurs autres caractéristiques de l’institution de l’esclavage. Les esclaves, qu’ils soient dans le bloc d’enchères ou proposés à la vente en privé, étaient souvent déshabillés et examinés physiquement. En théorie, cela a été fait pour s’assurer qu’ils étaient en bonne santé. Dans la pratique, le déshabillage et les attouchements d’esclaves avaient une exploitation sexuelle, parfois sadique. La nudité, en particulier chez les femmes aux 18e et 19e siècles, impliquait un manque de civilité, de moralité et de retenue sexuelle même lorsque la nudité était forcée. Les esclaves, des deux sexes et de tous âges, portaient souvent peu de vêtements ou des vêtements si déchiquetés que leurs jambes, cuisses et poitrines étaient exposées. À l’inverse, les Blancs, en particulier les femmes, portaient des vêtements sur la plupart de leur corps. Le contraste entre les vêtements renforçait la croyance selon laquelle les femmes Blanches étaient civilisées, modestes et sexuellement pures. Tandis que les femmes Noires n’étaient pas civilisées, impudiques et sexuellement extravagantes.

Les femmes esclaves Noires étaient également souvent enceintes. L’institution de l’esclavage dépendait des femmes Noires pour approvisionner les futurs esclaves. Par toutes les méthodes imaginables, les femmes esclaves étaient « encouragées » à se reproduire pour leur statut ultérieur de «reproductrices». Lorsqu’elles se sont reproduites, leur fécondité a été considérée comme une preuve de leur appétit sexuel insatiable.

La représentation des femmes Noires en tant que putes Jezebel a commencé bien avant l’esclavage, s’est étendue à la période de Jim Crow et se poursuit encore aujourd’hui. La représentation des femmes Noires comme étant des « Jezebel » était courante dans la culture matérielle américaine. Des objets de tous les jours (comme des cendriers, des figurines, des cartes postales, des partitions musicales, des verres à boire, etc.) représentaient des femmes Noires nues ou légèrement vêtues, sans pudeur ni retenue sexuelle. Des objets comme ceux-ci reflétaient et façonnaient les attitudes des Blancs envers la sexualité des femmes Noires considérées comme « exotiques ». 

Cendrier avec une femme Noire en topless (vers les années 1950)
Femme Noire avec un buste topless en crochet de pêche. Cet objet s’appelle le « Virgin Fishing Lucky Lure »
(vers les années 1950).

Il faut souligner que les objets qui décrivent les femmes africaines et afro-américaines comme des êtres sexuels unidimensionnels sont souvent des articles de tous les jours, trouvés dans les maisons, les garages, les automobiles et les bureaux des américains « traditionnels ». Ces articles sont fonctionnels. En plus de promouvoir les stéréotypes anti-Noirs et de faire perdurer l’idée du manque de pudeur ou de retenue sexuelle des femmes Noires dans leur inconscient, ils ont également une utilité pratique. 

Dans de nombreux films de la blaxploitation (courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui présente les afro-américains dans des rôles « dignes » et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires et de faire-valoir), les femmes Noires ont été réduites à des rôles de type « Jezebel ». Des rôles où elles devaient jouer des scènes de nu ou des rôles où elles étaient des objets sexuels exotiques et érotiques.

Même lorsque les femmes Noires étaient les personnages principaux des films, elles étaient toujours décrites comme sexuellement agressives, souvent déviantes.

Les films de la blaxploitation étaient censés représenter des histoires Noires réalistes. Cependant, beaucoup de ces films ont été produits et dirigés par des Blancs. Le monde représenté dans les films de blaxploitation comprenait généralement des policiers et des politiciens corrompus, des proxénètes, des trafiquants de drogue, des criminels violents, des prostituées et des « putains ». Dans l’ensemble, ces films étaient des interprétations à petit budget pour représenter la vie Noire par des producteurs, réalisateurs et distributeurs Blancs. Les acteurs et actrices Noir.e.s, pour beaucoup incapables de trouver du travail dans les films traditionnels, ont par défaut, trouvé du travail dans les films de blaxploitation.

Pam Grier dans le film « Coffy », 1973
Pam Grier dans le film « Foxy Brown », 1974

Dans « Coffy » et « Foxy Brown » Pam Grier se fait passer pour une « putain » pour se venger des Blancs qui ont victimisé ses proches.

Puis, la représentation des femmes Noires comme sexuellement lascives est devenue courante dans les films américains. Par exemple, Dans « Harlem Nights/Les nuits de Harlem » (avec Eddy Murphy et Richard Prior, 1989), Sunshine (une femme Noire jouée par Lela Rochon) est une prostituée si habile qu’un amant Blanc appelle sa femme au téléphone pour lui dire qu’il ne rentrera jamais chez lui.

Sunshine et son client dans le film « Les nuits de Harlem », 1989

La « putain Noire » obligatoire est ajoutée aux films, apparemment pour donner une authenticité. Dans le film classique Taxi Driver (1976), une « pute » Noire (Copper Cunningham) fait l’amour avec un homme d’affaires Blanc à l’arrière du taxi conduit par Travis Bickle (Robert De Niro). 

Les stéréotypes raciaux et sexuels représentés dans des films trouvent aussi leur expression plus complète et plus claire dans les films pornographiques à petit budget.

Beaucoup de films sur le marché pornographique ont des actrices Blanches. Néanmoins, il existe des centaines de films pornographiques qui décrivent également les femmes Noires comme des « choses sexuelles » et comme des « animaux sexuels ». Ces films pornographiques ont des titres comme par exemple «  Black Bitches/Salopes Noires » ou « Black and Nasty/ Noire et obscène ».

Dans l’intimité de leur maison ou de leur chambre d’hôtel, les gens (et notamment les Blancs) peuvent donc regarder des actrices Noires et ainsi valider leurs croyances que les femmes Noires sont des putains. La plupart des actrices Noires dans les films grand public qui jouent des rôles dit « Jezebel » (en particulier celles avec des scènes de sexe interracial) sont des femmes à la peau claire ou brune (exemple dans le film « Monster’s Ball/À l’ombre de la haine » où joue Halle Berry). Alors que, la plupart des femmes Noires dans les films pornographiques sont des femmes à la peau brune et à la peau foncée.

Enfin, les télé-réalités américaines perpétuent le stéréotype de la femme Noire hyper-sexualisée. Certains clips musicaux télévisés, en particulier ceux des artistes de gangsta rap, dépeignent des femmes Noires légèrement vêtues, par des paroles qui les décrivent souvent comme des «putes décomplexées et des chiennes». Puis certaines stars Noires américaines comme Lil Kim, Nicki Minaj, ou Cardi B participent à l’hyper-sexualisation des femmes Noires.

Dans son album « Hard Core », Lil’ Kim se montre décomplexée par rapport à sa sexualité et l’argent
Nicki Minaj dans son clip « Anaconda »
Cardi B qui se montre complètement nue dans son clip «Press»

Encore aujourd’hui, il est facile de trouver des femmes Noires, en particulier des jeunes, représentées comme des « Jezebel » dont la seule valeur est en tant que marchandises sexuelles.

2# La femme Noire grosse et travailleuse domestique

Ce type de femme Noire est le contraire de la femme « Jezebel ». Elle est une caricature désexualisée de la femme Noire.

La Mamie/Mama/Maman est grosse, âgée et a la peau très foncée. Elle est imaginée comme inintelligente et non civilisée. Son image suggère que les femmes Noires possèdent des traits physiques, sociaux et culturels aberrants. 

Son personnage stéréotypé vient réfuter l’affirmation selon laquelle les hommes Blancs trouvent les femmes Noires sexuellement attrayantes.

La Mamie a continué à vivre à travers la période Jim Crow pour laisser entendre que les femmes Noires n’étaient aptes qu’à être des travailleuses domestiques.

Nous avons commencé à voir les personnages de « Mamie » partout.

 Dans des livres, dans des films, dans des dessins animés, comme dans Tom & Jerry à la publicité, comme tante Jemima.

Aunt Jemima au delà d’être le visage de la marque de pancakes est dépeinte comme la grosse femme Noire à la peau foncée toujours souriante heureuse d’être une esclave domestique
« Mammy Two Shoes » c’est le nom de la femme Noire domestique dans le Cartoon « Tom & Jerry »

Et si tu penses que ce stéréotype n’a pas encore de pouvoir dans les médias, la première femme Noire à remporter un Oscar en 1939 pour son jeu d’actrice est Hattie McDaniel, qui joue une Mamie de l’époque des esclaves dans le film « Autant en emporte le vent ».

Hattie McDaniel dans le film « Autant en emporte le vent »

Plus de soixante-dix ans plus tard, en 2011 l’incroyable talentueuse Octavia Spencer a remporté un Oscar pour avoir joué une « mamie » dans le style des années 1950 dans le film « La couleur des sentiments ».

Octavia Spencer qui joue le rôle d’une domestique dans le film « La couleur des sentiments »

Ce qui donne l’impression que pour gagner des Oscars, il faut que les femmes Noires jouent des rôles stéréotypés et qu’on ne reconnaît leur talent qu’à travers ces rôles-là.

3# La femme Noire bruyante et insolente

Elle est têtue, impertinente, bruyante et insolente et elle ne laisse personne la faire chier…

Allons directement à la racine de ce stéréotype de la culture pop : Amos ‘n’ Andy.

Dans les années 1930, cette émission de radio populaire a pris le monde d’assaut.

Alors que les deux personnages principaux étaient censés être Noirs, ils étaient en fait exprimés par des hommes Blancs, et tout l’attrait de l’émission était la moquerie du comportement des Noirs et leur dialecte.

Amos ‘n’ Andy

Comme si cela n’était pas assez offensant, le duo a été rejoint par « Kingfish », leur ami escroc. Et sa femme Noire au caractère dominateur, agressif, émasculant et hystérique « Sapphire ». Le prototype de la femme Noire têtue.

Sapphire Stevens

Amos ‘n’ Andy est devenu plus tard une émission de télévision, qui a finalement été protesté par la NAACP (organisation américaine de défense des droits civiques pour les « personnes de couleur »), mais le mal était déjà fait.

L’émission a popularisé les caricatures raciales de personnes Noires.

Ici, les américains ont appris que les Noirs étaient comiques, pas en tant qu’acteurs mais selon leur « race ».

Suite au succès d’Amos ‘n’ Andy, sitcoms dans les années 20 à 60, les années 70, 80, et les années 90 ont copié ce portrait de femmes et d’épouses Noires insolentes.

De la série « The Jeffersons » (1975) à la série « Martin » (1992), les femmes Noires étaient souvent montrées comme des femmes hargneuses et insolentes en toutes situations.

« The Jeffersons » (1975)
« Martin » (1992)

Avance rapide dans les années 90 et 2000. L’amie Noire insolente est maintenant représentée par des personnages comme Dionne dans la série « Clueless » ou l’infirmière Laverne Roberts en blouse dans la série « Scrubs ».

Dionne dans la série « Clueless »
L’infirmière Laverne Roberts dans la série « Scrubs »

Puis dans les années 2010, la femme Noire têtue et insolente est représentée à travers Cookie Lyon dans la série « Empire » et Tasha Saint-Patrick dans la série « Power ». Les deux personnages jouent des femmes Noires insolentes qui n’en font toujours qu’à leur tête.

Cookie Lyon
Cookie Lyon dans la série « Empire »
Tasha St. Patrick
Tasha Saint-Patrick dans la série « Power »

Aussi, l’amie Noire insolente et la femme Noire têtue est essentiellement représentée dans toutes les émissions de télé-réalité américaines sur les femmes Noires à partir des années 2000. Souviens toi de Tiffany Pollard dans la télé-réalité « Flavor of love » du rappeur Flavor Flav.

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Tiffany Pollard dans la télé-réalité « Flavor of love »

Les médias populaires relègue souvent les femmes Noires au rang d’acolyte uniquement, avec beaucoup de culot mais peu de personnalité.

Autant que nous essayons de le nier, les médias jouent un rôle majeur dans la façon dont nous voyons le monde qui nous entoure et favorisent un sentiment général de soi.

Lorsque 70 % des femmes Noires disent craindre que leurs collègues les perçoivent comme la « Femme Noire insolente » et qu’elles tentent ensuite de changer de personnalité pour s’intégrer, ne penses-tu pas qu’il est temps de mettre fin à ce stéréotype ?

En France, la représentation des Noirs dans le milieu du cinéma français est pauvre. Et lorsque c’est le cas, les femmes Noires et métisses (et même les hommes Noirs) sont également victimes des discriminations et des stéréotypes habituels dans ce milieu. Mais aussi à la télévision, au théâtre et dans le monde culturel en général.

Et ce sont le mêmes qu’aux États-Unis. Parce que les États-Unis ont une influence mondiale.

La plupart du temps, les rôles proposés aux femmes Noires françaises sont encore stéréotypés : « Mamans en boubous », mère célibataire à problèmes, prostituées…« 

Firmine Richard, une actrice Noire française révélée au grand public en 1988 par le film « Romuald et Juliette », de Colline Serreau a le rôle de la femme Noire française à problème stéréotypée : Elle joue le rôle de Juliette Bonaventure, antillaise, femme de ménage de l’immeuble où se trouve l’entreprise de produits laitiers Blanlait, dont Romuald Blindet (Daniel Auteuil) est le PDG. Elle élève seule ses cinq enfants dans une cité HLM dont son fils aîné en prison car impliqué dans un trafic de drogue.

Romuald (Daniel Auteuil) et Juliette (Firmine Richard)

Aussi, dans le film « huit femmes » (2002), Firmine richard a le rôle de la « mamie » ainsi que de la « femme Noire sauvage ».

Synopsis du film : « Dans les années 1950, on se prépare à fêter Noël dans une grande demeure bourgeoise. Une découverte macabre bouleverse cependant ce jour de fête… Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit avec un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes. Chacune a un secret jalousement gardé qu’il faut mettre au jour, car l’une d’entre elles est coupable. Mais laquelle ? »

Firmine Richard interprète Madame Chanel, la gouvernante, cuisinière et nourrice de Suzon et Catherine, les jeunes filles du maître de maison. On apprend dans le film qu’elle héberge clandestinement Pierrette (avec qui elle entretient une relation homosexuelle) dans le pavillon de chasse, où elle loge, quand cette dernière vient rendre secrètement visite à son frère. Elle apparaît alors comme une femme jalouse des rencontres et des relations de Pierrette avec son frère.

En 2016, le film « Bande de filles » de Céline Sciamma où la distribution des rôles est très majoritairement Noire et dont l’un des personnages principaux est Karidja Touré, est un long métrage qui a également conforté la place des actrices Noires dans des représentations très stéréotypées : On suit la vie banale de Marieme (Karidja Touré ) 16 ans, et ses copines qui habitent en HLM dans une cité et qui veulent braver les interdits de l’adolescence. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout.

En France on découvre donc un racisme latent, comme aux États-Unis, où les femmes Noires jouent des rôles de…« femme Noire » et rien d’autre.

Selon l’actrice Aïssa Maïga « L’imaginaire des productions françaises est encore empreint de clichés hérités d’un autre temps ». C’est pour ces raisons qu’elle a écrit le livre/essai collectif « Noire n’est pas mon métier » avec 15 autres actrices Noires et métisses françaises afin de dénoncer les discriminations et les stéréotypes dont les femmes Noires et métisses sont victimes dans le milieu du cinéma français, à la télévision, au théâtre et dans le monde culturel en général.

En France, les femmes Noires ou métisses ont souvent des rôles d’infirmières, de femmes de ménages… Mais rarement ont les sélectionne pour interpréter des rôles de femmes médecins indépendantes ou encore d’avocates.

En Amérique comme en Europe, les femmes Noires sont donc dans l’inconscient collectif, à cause des médias mainstream et de la pop culture, soit des séductrices, soit des travailleuses heureuses non sexuelles, soit des femmes bruyantes qui devrait baisser d’un ton.

Des stéréotypes qui nous fatiguent !

Les femmes Noires ont toutes sortes de personnalités : elles sont sexy, timides, impertinentes, réservées… Et bien d’autres adjectifs les caractérisent. Il est donc temps qu’à travers nos médias, nous les montrons dans toute leur complexité. Au lieu de les cantonner aux stéréotypes habituels à une seule note que nous avons vus au fil des ans.

Sources : MTV Decoded / www.ferris.edu

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Écrit par la rédaction

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